Psaume 3. Que de gens, ô grand Dieu

David, pressé par ses ennemis, met sa confiance en Dieu.



1. Que de gens, ô grand Dieu,
Soulevés en tout lieu,
Conspirent pour me nuire!
Que d’ennemis jurés,
Contre moi déclarés,
S’arment pour me détruire!
Par troupes, je les vois,
Dire, en parlant de moi,
Pleins de haine et d’envie;
Non, le Dieu souverain,
Ne lui tend plus la main,
N’a plus soin de sa vie.

2. Mais, ô Dieu mon Sauveur,
Ta céleste faveur
Fut toujours mon partage.
Plus le mal est pressant,
Plus ton secours puissant
Relève mon courage.
Toujours, quand j’ai prié,
Toujours, quand j’ai crié,
Dieu touché de ma plainte,
Loin de me rebuter,
A daigné m’écouter
De sa montagne sainte.

3. Je me couche sans peur,
Je m’endors sans frayeur,
Sans crainte je m’éveille:
Dieu, qui soutient ma foi,
Est toujours près de moi,
Jamais il ne sommeille.
Non, je ne craindrais pas,
Quand j’aurais sur les bras
Une nombreuse armée:
Dieu me dégagerait,
Quand même elle tiendrait
Ma personne enfermée.

4. Viens donc, mon Dieu, mon Roi,
Viens combattre pour moi
Ces troupes ennemies;
Viens, par de rudes coups
Frappés dans ton courroux,
truire ces impies.
Ô Seigneur, Éternel,
De ton soin paternel
Nous vient la délivrance:
Ton peuple en ta faveur,
Trouve de son bonheur
Une ferme assurance.

Psautier de Genève (1729)


Les Psaumes de David, mis en vers par Clément Marot et Théodore de Bèze, revus par Valentin Conrart et Marc-Antoine de La Bastide. Version du synode wallon des Provinces-Unies. Avec Musique. ISBN 979-8417141737 (réédition).